samedi 23 juin 2012

Woman vs. Wild


Mon séjour au Colorado touche à sa fin, l'heure du bilan professionnel de ma mission pour GoodPeopleRun.com et l'heure de profiter un max des derniers jours ! J'ai donc loué une voiture pour le week-end afin de visiter quelques lieux où je n'avais pas eu l'occasion d'aller.

Aujourd'hui je suis donc partie la fleur au fusil à bord de ma Chrysler blanche qui brille en direction d'Estes Park (oui j'y étais déjà allée pour le marathon) puis du Rocky Mountain National Park. J'avais dans l'idée de faire une petite rando, mais malheureusement en arrivant à Estes Park la forêt était en train de cramer... Je suis donc allée là où le vent ne poussait pas la fumée. Après avoir payé 20$ (arg) je suis enfin arrivée dans le parc et ça valait son pesant de cacahouète !

J'avais remarqué sur la carte un coin qui me semblait pas mal pour courir mais je n'avais aucune idée du dénivelé. J'ai donc garé la voiture sur un parking pas très loin d'une jolie cascade, j'ai enfilé les baskets et c'est parti. Je n'avais pas pris ma ceinture-gourde et n'avais aucune envie de courir avec un sac-à-dos, je me suis dis que je ferai juste 4-5km pour me dégourdir les gambettes. Départ à 2581m d’altitude selon ma Garmin !

Départ sur une route goudronnée, puis enfin la "piste" se présente à moi, avec une bonne côte pour se mettre en jambe. Il est 13h, il fait très chaud, pas loin de 30°C, mais le coin est trop trop chouette. Quelques voitures me doublent sur la piste qui monte (on peut rejoindre une route au bout d'une quinzaine de miles). Ça monte, ça monte... J'ai soif !


Parfait, mon itinéraire comporte un ravito tous les 500m ! Par ravito j'entends une cascade ou une rivière. Je m'arrête donc de temps en temps pour boire... à la rivière. Sous le regard médusé des américains qui ont trainé leur gros SUV jusqu'ici. Ayant grandi à la montagne boire dans les rivières est un truc assez courant, encore faut il savoir bien choisir sa rivière ! Le torrent auquel je m'abreuve est clair et descend tout droit de la montagne. Peu de chance d'être malade non ?


J'ai bien la patate mais je commence à être assez loin de toute civilisation... Faudrait quand même pas qu'un ours se pointe. Je fais demi-tour, la route est encore longue.

1km avant la fin je commence à me sentir vraiment faiblarde. Je sais pourquoi : étant donné qu'il faisait très chaud à Boulder ce matin et que j'avais pris un bon petit-dej je n'ai pas vraiment mangé à midi, à part une poignée de fruits secs... Bad idea. J'arrive frissonnante à la voiture et dévore mon pic-nic : une barre de céréales et une pomme. Puis je file à la cascade me rafraichir les jambes. Le bonheur à l'état pur !

Très très beau parcours (9km à voir ici), je me suis arrêtée à 2837m d'altitude, après 233m de D+, j'aurais pu y rester des heures... Mais il faut rentrer !

A bientôt Boulder.





jeudi 21 juin 2012

L'homme de Boulder


M'inspirant directement d'un article écrit par mon ami Adam Chase et publié dans Women's Adventure Magazine que vous pouvez consultez ici (en anglais), je voulais écrire à propos d'un sujet commun qui passionne les foules féminines : les hommes !

Faire un article sur les hommes en général serait bien trop long alors j'ai choisi de réduire ma cible : l'homme de Boulder et plus précisément ceux qu'Adam Chase appelle les "mountainsexual".

Le mountainsexual est homme généralement dans la trentaine, parfois plus, qui entretien son physique aussi bien que sa voiture. Il fait attention à ce qu'il mange, traine à la salle de sport, mais par dessus tout ce qui le préoccupe dans la vie c'est qu'on fasse attention à lui, qu'on le regarde, qu'on l'admire... Il peut être comparé au métrosexuel croisé dragueur, sauf qu'il habite à la montagne.

On l'a tous déjà fait, vouloir paraitre un peu plus fort que ce que l'on est pour se donner un peu de contenance. Chez le mountainsexual c'est chronique. Il investi ainsi dans le dernier vélo à la mode, un Cervélo de triathlon par exemple, dans une doudoune hors de prix, dans un équipement full compression pour montrer les biscotos.

Quand tu cours et qu'il te croise il bombe le torse (oui il court tout le temps torse nu pour rentabiliser son abonnement à la salle de sport), sort le regard de braise, et décoche son plus beau sourir ultra-bright. Malheureusement à moins d'être une grelûche écervelée dénuée de bon sens, il est bien aisé de se rendre compte que ce n'est que de l’esbroufe ! Il fait 5km quand tu en fais 10, son cervélo lui sert à aller au supermarché, ses chaussures five-fingers l'embarassent plus qu'autre chose... 

Où chasse-t-il ? 
Contrairement au chasseur français il chasse en solo, jamais en groupe, son égo n'ayant pas la capacité d'endurer une quelconque concurrence.
- Les sentiers de rando ou course à pied. Il est comme les cougars (les animaux pas les vieilles) il te voit avant que tu l'ais vu. Il vient te voir à la fin de la rando pour te dire qu'il t'as vue au sommet et attaquer son numéro de charme. Mais comment fait-il ?
- Le super-marché bio (WholeFood). Alors que tu hésites entre la salade de quinoa et la part de pizza, il vient te donner son avis, sorti de nulle part.
- Les coffee shop où il se rend en tenue de running pour montrer qu'il est bien balèze du mélèze.
- Les group run, il se met sur la photo avec tes copines alors que tu ne le connais pas. La preuve en image :




















Le mountainsexual n'est pas méchant, c'est même souvent un brave garçon. Je les remercie quand même d'exister car c'est trop bon de leur mettre la pâtée :)

dimanche 17 juin 2012

Estes Park 10K


Aujourd'hui je prenais le départ du 10 km du Marathon d'Estes Park, charmante bourgade à 2300m d'altitude, au pied du Rocky Mountain National Park, dans l'état du COLORADO. Cette course m'avait tapée dans l’œil car le cadre est magnifique... Un joli lac entouré de montagnes saupoudrées de neige. J'ai en plus eu la chance d'allier plaisir et boulot, car GoodPeopleRun était partenaire de l'évènement. 900 têtes vertes avec des buffs c'est chouette !

Levé 5h après une nuit de 3h, un petit dej dans le ventre et une heure de route, nous voici à Estes Park, ma copine Molly, Grant et moi. On est pas fatigués !

Je fais mes petits échauffements qui me donne l'air d'une tarée mais qui marchent super bien (montées de genou, talon fesse, levé de jambe, sauts sur place, bref mieux qu'au cirque). 

7h45 : Top départ. On part tranquillement Molly et moi, pendant que le reste du troupeau part à fond les ballons. Une petite descente, un peu de plat, et une montée. De quoi en laminer quelques uns, mais pas moi nanananère. Le parcours continue jusqu'au bord du lac où j'abandonne lâchement ma copine Molly et j'attaque ma phase préférée : doubler tous ceux qui m'ont doublée. Je suis assez forte pour ça et c'est moche, mais je crois que j'aime bien la compétition ;)

Enfin passons car c'est à ce moment là les choses se gâtent. Le paysage est splendide mais il y a près de 100km/h de vent. On l'a dans le dos ou de côté pendant un moment, puis à partir du 4ème km ça devient vraiment dur puisqu'on l'a en PLEINE FACE. Je ressemble à un  petit chien devant un ventilateur, vous voyez ?

S'en suis tout un tas de moments épiques : je perd ma visière dans une raffale de vent, je fais demi-tour pour la chercher, je repars, j'ai l'impression d'être freinée par le vent, hop une raffale de sable dans les yeux, je cours les yeux fermés pendant quelques minutes, les cheveux dans les yeux, dans la bouche, je respire comme un boeuf, j'ai le nez qui coule... Un grand moment de glamour, de chic et de classe. 

J'ai vraiment du mal à respirer (vent et asthme ne font pas bon ménage) mais je tiens le coup, je suis une wariooooor je peux faire moins de 1h04, en plus c'est top j'ai mal nul part mes jambes tiennent super bien la route. "Quelle patate atomique, vous prenez de l'EPO Mademoiselle Bouvet ? Non c'est naturel, une hygiène de vie irréprochable, pas mal de chocolat et voilà le travail. Ahah je m'égare..."

La ligne d'arrivée approche !


Je termine en 1'02'33sec, soit 2 min de moins qu'à la Bolder Boulder (course nettement plus facile). Yay !! J'ai fait un PR comme ils disent aux staïtes (record personnel, quand t'as fait que 2 autres courses c'est pas trop dur).
A quand le passage en dessous de la barre des 1h ???

Molly, Grant et moi

Allez pour vous faire plaisir quelques photos du coin :



mercredi 13 juin 2012

On ne me la fait pas à moi


Toujours rester humble !
Je ne sais pas si c'est la mentalité américaine mais il y a quelque chose qui m'énerve et je vais vous dire quoi.

Forcément quand tu cours ailleurs que perdu dans ton trou à rat tu croises d'autres congénères de la même espèce que toi celle des joggeurs ou coureurs (je reviendrai sur ces 2 termes). Par exemple, quand je croise un autre coureur je sonde un peu sa personne (tiens il court de travers, oh l'avion de chasse, bah lui il a du boulot, tiens elle elle a l'air cool...etc) c'est distrayant.

Alors quand tu vas à un group run, tu rencontres le coureur avant qu'il court. En fonction de sa corpulence tu peux plus ou moins te douter de son niveau, mais généralement tu as des surprises.

Vu que je suis une fille sympa et que j'aime bien la compagnie des filles, je discute généralement avec plusieurs coureuses en flattant leur égo (ça aide à se faire des amies) :
Moi : "Hey super tes baskets, tu vas courir ce soir ?"
La runneuse : "Oui mais je vais courir lentement, je suis très très lente"
Moi : "Ah ça tombe bien, moi aussi" (contente, contente)

TOP départ, et là tu te fais littéralement ATOMISER par la "coureuse lente" qui attaque à plus de 10km/h. Trahison. Désillusion. Tu sais que cette fille ne sera jamais ton amie et qu'elle te pourrira la vie d'ondes négatives :
"Ah non mais moi je sais pas cuisiner", paf des soufflés au fromage réussis.
"Oh non pour cette soirée je vais pas trop m’apprêter", bam robe à paillette super sexy.
"Désolé c'est mal rangé chez moi" rien ne traine, tout brille.
"J'ai une petite voiture", ah tu veux parler du Touareg garé derrière toi ?... 

Énervant.

Mesdemoiselles, se sous-estimer n'est pas forcément un signe d'humilité ! Alors si tu es rapide, dis le moi, on peut quand même être copines. Mais je sais que je n'irai pas courir avec toi.

Affectueusement,

Anna-Lou ;)

dimanche 10 juin 2012

Running Paradis


J'ai trouvé mon endroit préféré pour courir à Boulder, Wonderland Lake. Et le meilleur moment, le matin, tôt.

Ce petit coin de paradis est situé au nord de Boulder (le plus joli coin selon moi) et se trouve au pied d'une colinette annonçant le début de la formation des Rocheuses. Il y a un marais de taille raisonnable, une réserve pour les oiseaux et une faune plutôt active : coyottes, renards, lapins, chiens de prairie, des centaines d'oiseaux, de papillons...etc. Je ne vous mens pas c'est vraiment idyllique.

J'adore y être tôt vers 7h en commençant par un petit tour du lac, puis en continuant sur le chemin principal qui mène ensuite à d'autres sentiers qui grimpent dans la montagne. 


J'aime être "à découvert", c'est à dire au grand air, pas dans une forêt, et le sentiment de sécurité qui s'en découle... les gens promènent leur chien, pas de mec bizarre pour te faire flipper, rien... 

Seulement, le calme et le bonheur de courir "light" sans ipod, gourde, gel, boisson d'effort, avec juste un bon verre de jus d'orange dans le ventre, un short, une brassière et une paire de baskets légères comme l'air. Je vole ! 

Autour du lac

En haut de la côte, ou l'impression de décoller !

C'est parti pour des km de piste valonnée


Un bébé chien de prairie... Il y en a des dizaines le long du sentier.
Le lac au couchant. Encore plus beau le matin !



















Aperçu d'un de mes parcours Garmin : http://connect.garmin.com/activity/187529574

Et vous, vous aimez courir où ?

mercredi 6 juin 2012

Petites habitudes alimentaires du coureur de Boulder


 

Qu'on se le dise, des obèses il y en a en Amérique mais certainement pas à Boulder ! Après plus d'un mois passé au Colorado j'ai pu noter quelques habitudes alimentaires assez rigolotes qu'il me faut vous faire partager.



Exemple ce soir au group run, j’attends patiemment à la fontaine à eau, ma part de pizza à la main -oui il y a de la pizza gratuite après le run- quand une runneuse moulée dans son short Nike s'approche de moi et me demande si ma pizza est gluten-free. Ayant englouti la moitié de ma part de pizza, je lui avoue que je ne me suis pas posée la question et que de toute façon je mange de la viande, du gluten et du coca, ah ah ah. Air circonspect de la demoiselle qui doit se dire que les français sont des grands malades !!!

Autre tendance très rependue, être vegan (végétarien). Ok je dois admettre que je ne mange pas beaucoup de viande, sauf si on me la prépare avec amour. Mais je sais que quand je n'en mange pas je suis à plat. Alors ok c'est cool on peut trouver des protéines dans le quinoa et les céréales (pas les Frosties désolé), mais on est des carnivores pas des bouffeurs de graines, ça me parait donc logique de manger de la viande de temps-en-temps, pas vous ?

Hum trop bon c'est au chocolat !
L'américain(e) de Boulder va faire ses courses chez WholeFood le supermarché du bio avec son GROS 4x4 et il/elle remplit son chariot avec quelques produits indispensables à sa survie :
- Des barres de céréales avec plus de 20g de protéines, yes !
- Des œufs dont il/elle ne mangera que le blanc (vu de mes yeux vu)
- Des compléments alimentaires : vitamine B1, B2, D3, D469, R2D2... etc 
- Une grosse boîte de protéines de blanc d’œuf
- Des yaourts enrichis en protéines et vitamines
- Des boites de poudre pour se faire des boissons protéinées
- Et quand même, quelques légumes Bio (dont la traçabilité est plus que douteuse) hors de prix ...

Je lisais récemment dans un magazine de running le papier d'un coureur qui disait qu'il était content de noter une évolution dans les habitudes alimentaires des américains, qui consomment aujourd'hui plus de protéines et moins de gras. Cette passion pour les protéines en poudre, en barre, ou dans les boissons n'est pas encore trop présente en France et tant mieux ! J'espère du fond du cœur que l'on va continuer à manger équilibré, aller chez son boucher et manger une demi-baguette le samedi matin en faisant le marché.

Vive la viande et vive le gluten !